Visite de la tombe de Marie-Louise Élise Cestac (1811-1949), sœur du Bx Louis-Édouard Cestac, avec qui elle a fondé les Servantes de Marie d'Anglet (les "Bernadines").

Stéphanie, une participante, nous donne son retour d'expérience sur la quatrième rencontre du Parcours Cléophas 2022-2024, qui s'est déroulée à Anglet en avril 2023.
L’équipe Parcours Cléophas.

Et quelle année que celle-ci, consacrée au premier volet « disciple » !

Que nous dit le Larousse ?

Disciple : du latin ecclésiastique discipulus, élève. 1. personne qui reçoit l’enseignement d’un maître, fait partie de son école ; élève. 2. Personne qui suit l’exemple de quelqu’un qu’il considère comme son maître à penser, qui adhère à une doctrine, une conception, etc. ; partisan, fidèle, adepte.
Synonyme : adepte, continuateur, fidèle.

Même si la définition est laïcisée, « neutralisée », élargie dans son périmètre de compréhension, l’ancrage ecclésial est heureusement affirmé car c’est bien de cela dont il s’agit. Mais restons concentrés sur cette définition du Larousse !

Enseignement sur l'exhortation apostolique « La joie de l'Évangile » par l'abbé Victor Gomes au Couvent Notre Dame du Refuge d'Anglet.
Dîner au Couvent Notre Dame du Refuge d'Anglet.

« Personne qui reçoit l’enseignement d’un maître ». Bien sûr, le maître ultime est Jésus qui nous guide, nous ouvre la voie, avant de nous donner la voix, nous accompagne, nous soutient, nous réconforte… mais c’est aussi ce qui caractérise chaque séquence vécue pendant cette première année. Merci aux abbés Paul-Marie Boutin, René-Sébastien Fournié, Paul de Lapasse, Louis-Marie Rineau, Pierre Haramburu et Victor Gomes pour la précision de leurs interventions, leur enthousiasme, leur folie parfois !, la qualité de l’enseignement délivré. Nous avons vraiment eu de vrais maîtres.

« faire partie de son école ; élève ». Octobre 2022 ; telle une rentrée des classes, nous découvrons avec curiosité ceux avec qui nous allons partager l’année. Nous faisons connaissance, nous scrutons, nous écoutons, prenons nos marques… Avril 2023, les liens se sont créés, nous avons cheminé ensemble, nous avons adoré, prié, chanté, loué, nous avons lu, écouté, noté, nous avons parfois lutté avec plus ou moins d’efficacité contre des envies envahissantes de siestes (pardon ! cela n’avait rien à voir avec la qualité de vos interventions !), nous avons mangé, dormi, déroulé et roulé nos sacs de couchages… et nous avons grandi, tous ensemble.

« Personne qui suit l’exemple de quelqu’un qu’il considère comme son maître à penser, qui adhère à une doctrine… ». Oui, oui, oui ! Trois fois oui ! Mais bien plus qu’un maître à penser ; une Parole à vivre, un Père à honorer, un projet de vie à mener dans la confiance et l’abandon.

Que dire de cette dernière rencontre ?

Un mot s’impose naturellement : proximité ! Certes, c’est évident pour ce qui est du lieu ; à quelques minutes de chez moi, mon ado fit sa primaire à Stella Maris et impliquée bénévolement à plusieurs titres, j’ai forcément créé des liens avec la communauté des Servantes de Marie et Notre Dame du Refuge ; sans compter les week-ends Esprit Saint du Parcours Alpha !

Mais surtout par le contenu de ces 24 heures.

Un grand merci à Sœur Jacqueline pour nous avoir ainsi dévoilé les grandes lignes du parcours du Bienheureux Louis Édouard Cestac, la naissance et l’engagement des Servantes de Marie et des Bernardines avec une accueillante simplicité. Merci aussi à Sœur Maria Angeles pour sa disponibilité, sa bienveillance et sa bonne humeur !

Vendredi soir, il est bientôt 22h00 et nous nous rendons à la Chapelle de Notre-Dame du Refuge pour les Complies. La douceur est présente, enveloppante, les versets se répondent dans une gymnastique vocale qui se rode de plus en plus. L’abbé Victor Gomes termine la liturgie du soir et s’engage dans l’allée, imaginant certainement que nous allons le suivre. Et rien. Mais pas un rien vide ; un rien riche, un silence total mais tellement dense de prières, de recueillement, d’amour. Personne ne bouge et comme le disait si bien Lamartine « Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices, suspendez votre cours ! ».

Messe au Couvent Notre Dame du Refuge d'Anglet.

Samedi matin, 7h30. Petit déjeuner tranquille sous le regard bienveillant des sœurs de la congrégation et la présence dynamique de Sœur Maria Angeles. Ici aussi, la proximité et la fraternité ne sont pas de vains mots !
Nous nous retrouvons de nouveau dans la Chapelle de Notre Dame du Refuge. Il est 8h30 et nous allons partager cette prière matinale avec les sœurs de la communauté. Nous sommes dans la nef ; elles sont dans le transept. Nous ne les voyons pas, seules leurs voix nous portent. Nous nous répondons dans une alternance régulière rendant si particulière cette liturgie des heures. Nous ne formons plus qu’un, tous et toutes unis dans la prière. Là encore, en termes de proximité, nous sommes plutôt pas mal !
Et comme, « quand on aime, on ne compte pas », nous poursuivons par la messe.
Première lecture commençant par ces mots : « En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait… » (Ac 6, 1), se poursuivant par le psaume 32 : « Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes ! Hommes droits, à vous la louange ! » pour arriver à l’Évangile selon Saint Jean débutant ainsi « Le soir venu, les disciples de Jésus descendirent jusqu’à la mer. » (Jn 6, 16) Joie, disciples, louanges… Quand on parle de Parole Vivante, c’est carrément le programme de notre rencontre !!! Et cette joie nous allons la laisser jaillir en fin de célébration avec l’Ave Maria de Lourdes et son refrain qui fera dire à Sœur Maria Angeles « Marie a dû vous entendre tellement fort qu’elle se sera bouché les oreilles » ! Comment devons-nous le prendre ?! Comme une belle illustration de proximité avec Marie ? Oui, certainement !

L’abbé Paul-Marie Boutin ouvre la matinée avec le Parcours Bible. Aucune information n’a filtré sur le sujet du jour qui n’est autre que le premier des apôtres, Pierre. Et de commencer par la classique humanité de ces hommes choisis par Jésus… qui, avec leurs chamailleries, leurs doutes, leurs incompréhensions, leurs trahisons, leurs réactions spontanées mais aussi leur enthousiasme sont finalement très proches de nous !
Jonglant comme à son habitude entre précision théologique et notes d’humour parfaitement maitrisées, l’abbé Boutin nous fait naviguer au travers des 4 Évangiles, au côté de Pierre, qui nous ouvre la voie du disciple-missionnaire, détaillant chaque étape du chemin.
Me replongeant dans mes notes, je ne peux réfréner l’envie de partager ici mes toutes dernières lignes : « On a tellement de mal aujourd'hui à se mettre à genoux devant Dieu que c'est Dieu qui se met à genoux devant nous. Dans les 4 évangiles, on raconte la trahison de Pierre. Cela explique que l'Eglise ne se base pas sur une performance individuelle mais se fonde sur le regard miséricordieux du Christ. Jésus ne dit "Suis-moi" à Pierre que lorsqu’il a fait l'expérience de sa faiblesse. »

Pause. Indispensable après un tel enseignement ! Le déjeuner est pris dans le réfectoire de la communauté, le chef cuisinier s’assure que tout va bien. Lui aussi joue la proximité !

Découverte et recueillement sur la tombe du Bx Louis-Édouard Cestac.

A l’issue de ce repas, Sœur Maria Angelès nous entraîne avec passion dans une visite des incontournables du Refuge : la toute première maison de ce qui est alors le Domaine Chateauneuf, l’emplacement de la première chapelle et bien évidemment la tombe du Père Cestac qui nous permet de vivre un très beau moment de prière et recueillement. Il est là, au milieu de nous, il nous reçoit chez lui, il nous engage dans l’action.

L’heure tourne et il est temps de reprendre le fil du programme. Le thème issu du Youcat est cette fois-ci « la prière chrétienne ».
Existe-t-il un plus bel exemple de proximité que cette possibilité d’échanger, 24h sur 24, 7 jours sur 7 avec le Seigneur, de lui confier nos craintes, nos peurs, nos interrogations ? Nos joies et nos peines, nos loupés, nos émerveillements… De le remercier pour sa présence active à nos côtés, à chaque pas, chaque souffle ? De chanter pour Lui, de l’intégrer dans chacune de nos tâches, chacun de nos instants ? Connaissez-vous plus grande proximité ?

« Voilà, c’est fini… » chantait Jean-Louis Aubert… Non pas déjà !

Il nous reste une dernière expérience à vivre ; les Bernardines, la branche contemplative de la Congrégation. Nos pas nous mènent tout d’abord dans cet étonnant cimetière de sable. L’humilité absolue, hors du temps, dans un calme et une sérénité que rien ne saurait déranger… Ici reposent toutes les sœurs du Refuge, Servantes de Marie et Bernardines réunies. Nul signe distinctif, nul décalage dans cet alignement parfait, témoignant après une vie vouée aux autres, à agir et réagir sans cesse, d’un repos éternel dans la paix et l’harmonie.

Sœur Thérèse nous accueille à l’entrée du couvent dont elle nous ouvre les portes et va devenir pour quelques instants notre guide.
Que retenir ?
De manière très surprenante, ce sont ces quelques lignes baudelairiennes qui me viennent à l’esprit…

Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble ;
— Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Certes pour le luxe on repassera, si l’on s’en tient à la découverte des cellules primitives dans lesquelles vivront pendant cinq ans les premières Bernardines ! Mais que dire alors de la Chapelle de paille, d’une simplicité infinie, d’une sérénité apaisante, d’une beauté intrinsèque ?

Ordre et beauté sans aucun doute, calme évidemment.
Luxe et volupté ? Oui également si l’on prend le temps de vivre cette abondance d’amour et cette plénitude d’abandon dans la confiance…

« Voilà, c’est fini… » … enfin pour quelques mois seulement !

Rendez-vous pris pour la retraite en juillet à la Communauté des Béatitudes de Nay !

Merci, merci, merci !