Les « 5 fondamentaux »
Il est courant pour des croyants pratiquants d’utiliser des moyens mnémotechniques pratiques pour participer pleinement à la vie et à la Mission de l'Église. Le Parcours Cléophas intègre deux moyens : les « 5 fondamentaux » et les « 5 essentiels » (pour ce dernier lire le point suivant) qui, finalement, reviennent au même.
Le modèle des « 5 fondamentaux » souligne « cinq aspects fondamentaux, qui apparaissent de diverses manières à chaque étape du chemin [du disciple-missionnaire], mais qui s’imbriquent intimement les uns aux autres et s’alimentent entre eux » Note de bas de page 1 :
- La rencontre avec Jésus-Christ, qui est à l'origine de toute initiation chrétienne et qui commence par l'annonce du kérygme : combien de baptisés, y compris pratiquants, n'ont jamais fait l'expérience de la rencontre personnelle avec le Christ ?
- La conversion, réponse initiale de celui qui a écouté le Seigneur, a été touché par sa Parole et décide de marcher à sa suite en changeant sa manière de penser et de vivre, et qui s'accomplit dans le baptême, renouvelé par le sacrement de Pénitence et de Réconciliation.
- Être disciple, qui s'approfondit dans le temps par la catéchèse permanente, la vie sacramentelle et l'accompagnement spirituel.
- La Communion, par l'entrée dans la communauté chrétienne dans laquelle on peut faire l'expérience de l'Église comme fraternité.
- La Mission, parce que l'on ne peut pas, dans la force de l'Esprit Saint donné par le sacrement de Confirmation, ne pas partager une telle expérience du Christ et de l'Église, sûr qu'elle seule peut donner la vie. L'Église, sacrement du salut du monde, dans le Christ Sauveur, répond au besoin de salut que nos contemporains expriment, même si c'est de manière parfois déroutante et paradoxale.
Lettre pastorale de Mgr Marc Aillet, 2010, « La charité du Christ nous presse – L’urgence de la mission », chapitre 1 : Un nouvel élan missionnaire, § 3 : p. 28-30.
Les « 5 essentiels »
Le Parcours Cléophas intègre aussi le modèle de vie des « 5 essentiels », qui lui propose cinq chemins de croissance déterminants dans la vie d’un disciple-missionnaire :
- La prière : se reconnaître enfant de Dieu, adorer et glorifier Dieu par la prière personnelle et la liturgie de l’Église.
- Le service : après un discernement sur ses propres charismes, se mettre au service de la mission et de la charité de l’Église.
- La formation : être disciple du Christ en se formant pour approfondir son intimité avec Lui.
- La fraternité : être frère ou sœur en Christ, partager une vie fraternelle humaine, matérielle et spirituelle.
- L’évangélisation : être apôtre en allant annoncer l’amour de Jésus-Christ mort et ressuscité pour nous et ceux qui ne le connaissent pas.
Ces « 5 essentiels » sont surtout tirés de plusieurs petits textes qui décrivent la vie de l’Église primitive dans les Actes des Apôtres. Le texte le plus significatif se trouve au chapitre deux, versé 42 :
Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.
La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres.
Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ;
ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun.
Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ;
ils louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier. Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés.
Cultiver la rencontre personnelle avec le Christ
Le bien tend toujours à se communiquer. Chaque expérience authentique de vérité et de beauté cherche par elle-même son expansion [...]. Lorsqu’on le communique, le bien s’enracine et se développe (EG 9).
Le Parcours Cléophas accompagne la naissance et le mûrissement du récit de la rencontre. Bien plus que raconter une histoire, il s’agit de :
- Témoigner de notre expérience : dire ce que Jésus a fait dans notre vie ;
- Témoigner de notre conversion : dire ce qui a changé dans notre vie ;
- Témoigner de notre discernement : expliciter, dans la mesure du possible, les grâces que nous avons reçue, c’est-à-dire faire une lecture théologique (intelligence du témoignage) ;
- Professer notre foi : dire qui est Jésus pour nous aujourd’hui.
La spiritualité missionnaire
Afin de vivre la mission d’annoncer l’Évangile, nous avons besoin d’une spiritualité missionnaire. C’est « la volonté de ne pas rester chez soi et dans ses milieux familiers, mais de sortir vers les périphéries, là où les gens rencontrent leurs limites existentielles. » Note de bas de page 2 « Nous sommes tous appelés à cette nouvelle “sortie” missionnaire […] : tous invités à accepter cet appel : sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile. » (EG 20).
12 éléments d’une spiritualité missionnaire, suggérés dans ‘La joie de l’Evangile’ :
- Cultiver la relation personnelle à Dieu
- Devenir semblable au Christ
- Être ouverts aux dons de l’Esprit
- Défendre avec conviction notre mission personnelle
- Être les uns pour les autres des compagnons de route dans la foi
- Rendre grâce pour le bien qu’il y a dans l’Église
- Trouver un nouveau style de relations
- Vivre l’esprit de service
- Rencontrer le Christ dans les pauvres
- Discerner les esprits
- Résister aux tentations
- Découvrir la puissance de la prière d’intercession