Discours prononcé par Marie-Luce Gastellou, coresponsable du Parcours Cléophas, à l’ouverture de la journée « Coresponsabilité prêtre-laïc et communion fraternelle », du 9 décembre 2023 à Ustaritz, qui réunissait des acteurs diocésains et paroissiaux, prêtres et laïcs, dans le cadre du Parcours Cléophas.
Merci à tous d’être présents ! Merci pour votre volonté d’être missionnaire.
Paul VI dans son exhortation apostolique du 8 décembre 1975 nous dit que l’Eglise existe pour évangéliser, qu’elle a sa vocation en dehors d’elle-même. Jésus nous le disait déjà: Allez, de toutes les nations faites des disciples
. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 1% des catholiques vont à la messe chaque dimanche, une chute de la demande des sacrements. Le tableau pourrait presque être assimilé à celui des premières communautés chrétiennes. Le maillage du territoire français par les cathédrales, églises, chapelles, oratoires laissés par nos aînés nous laisse croire le contraire. Or aujourd’hui, un certain nombre est utilisé rarement dans l’année. On ne peut plus se permettre un simple entretien de la communauté ecclésiale. Il nous faut aller de l’avant vers ceux qui sont loin de l’église !
Dans la mission, il y a trois dimensions :
- Une dimension personnelle qui consiste à être témoin de l’amour de Dieu : on le travaille dans le témoignage au Parcours Cléophas.
- Une dimension sociale qui vise à transformer le monde pour qu’il soit plus juste : on le vit au travers de notre engagement professionnel ou associatif.
- Et une dimension ecclésiale : comment revitaliser l’Église ? On y réfléchit au Parcours Cléophas avec la lecture approfondie de la « Joie de l’Évangile » du Pape François et la lettre aux diocésains de notre évêque « L’urgence de la mission ». Et c’est surtout ce sur quoi on va réfléchir aujourd’hui.
Tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église et la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle
. Après le constat alarmant des chiffres donnés au début, ces paroles du Christ sont pleine d’espérance.
L’objectif de Jésus : annoncer le salut du monde par son sacrifice et le royaume des cieux.
Jésus, pour constituer son Église a monté une équipe de 12 pauvres gars, des pécheurs qui se disputaient pour savoir qui aurait la meilleure place auprès de Dieu, qui pendant 3 ans ont beaucoup reçu mais qui tant que l’Esprit Saint n’est pas descendu sur eux, ils n’ont rien pu faire. Ils se terraient. A la Pentecôte : on disait des disciples : ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle et aux prières, ils mettaient tout en commun. L’auteur de la fraternité est l’Esprit saint : il nous rend frère (histoire du frère du fils prodigue qui ne veut pas son frère parce qu’il lui n’a pas reconnu le Père car lui manque l’Esprit Saint, le lien entre le fils et le Père). C’est une fraternité qui n’est pas de ce monde et qui est féconde. Avec cette équipe de 12 pauvres pécheurs, son terrain de jeu est large : à dimension mondiale. Heureusement nous n’avons que la dimension territoriale de la paroisse voire du diocèse.
Nous sommes comme cette équipe de Jésus, une équipe de rugby pour faire local. Pour atteindre son objectif, cette équipe doit être forte : elle va passer du temps dans la salle de musculation. Nous, notre musculation consiste à nous fortifier devant le Saint Sacrement ou en oraison en invoquant l’Esprit Saint. Nos entraîneurs, ce sont les saints qui nous ont précédés et qui nous montrent la voie par leur exemple de vie. Notre capitaine, c’est notre curé : il donne le cap, il est à l’écoute des uns et des autres. Forts de la connaissance de nos tempéraments que nous allons abordés aujourd’hui, nous allons pourvoir tel ou tel poste sur le terrain missionnaire. Ainsi va se forger un esprit d’équipe qui va faire des émules et entraîner derrière elle une multitude de personnes.
Il nous faut donc constituer des équipes missionnaires. L’objectif de ces équipes est de conduire les hommes au Christ, au royaume des cieux. Le Parcours Cléophas est là pour y contribuer. Comment ? L’entraînement consiste en effet la première année à consolider sa foi, sa relation avec Dieu. Fort de l’endurance acquise, le Cléophassien est appelé à toucher, à vivre des œuvres missionnaires, des petits sprints en équipe. Maintenant chaque Cléophassien doit prendre conscience de ce qu’il est un maillon de cette équipe qui conduira à la victoire, de cette fraternité de laquelle Jésus serait heureux de redire c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’ils reconnaîtront que vous êtes mes disciples
.
Aujourd’hui, notre Mission consiste : premièrement, à faire prendre conscience (aux responsables de mouvement) aux curés que pour réussir la mission première d’évangélisation, ils sont les capitaines de l’équipe, ces guides toujours à l’écoute; mais ils n’iront pas à la victoire tout seul.
Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose... Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer.
Antoine de Saint-Exupéry
Deuxième objectif de la journée : dans vos paroisses, vous avez nombre de personnes de bonne volonté. Il nous faut prendre conscience de l’importance, et de l’urgence de constituer, au-delà de cette somme, une équipe paroissiale fraternelle soudée par l’Esprit Saint autour du capitaine, le curé. Elle serait le noyau d’une Église forte et missionnaire. Comment y parvenir ?
On va voir cela tout de suite dans l’atelier dans lequel nous embarque Stéphanie Corre. Son objectif est d’apprendre à mieux se connaître, mieux connaître les autres, afin de faire confiance à soi-même d’abord et dans les autres, s’accepter avec nos talents, nos fragilités pour savoir comment les mettre au service de Dieu et du salut des hommes.
Cette après-midi, Dominique Fontanet nous embarquera à partir des fragilités de nos paroisses pour mettre en œuvre ensemble des solutions parce que « ensemble on va plus loin ».
Dernier élément dont il faut être conscient : le démon fera tout pour vous mettre en échec. Ce ne sera pas notre propos aujourd’hui mais si vous en êtes conscients vous y serez davantage vigilants en pratiquant le sacrement de réconciliation et en demandant à l’Esprit Saint d’affermir en vous les 3 vertus théologales de foi, espérance et charité, armes efficaces contre le découragement, la désespérance et le fatalisme.